OuLiPo

Image d’illustration tirée du site Festival Vox.

L’OuLiPo, pour « Ouvroir de Littérature Potentielle », est un mouvement très important du XXe siècle, fondé, en 1960, par Raymond Queneau et François Le Lionnais. Le premier était un littéraire passionné de mathématiques, le second était un mathématicien passionné de littérature.

Les membres de l’Oulipo se réunissent une fois par mois pour réfléchir autour des notions de « contrainte », de « littérature potentielle », et produire de nouvelles structures destinées à encourager la création. Ces écrivains, romanciers, poètes, se retrouvent pour passer un moment ensemble à écrire sous contrainte. Car la contrainte libère la créativité.

Il suffit de se lancer soi-même dans ce type d’exercice pour en vérifier les effets.

La consigne était de choisir un poème plus ou moins connu et de le réécrire de manière à pouvoir tout de même en reconnaître l’origine. J’ai choisi un sonnet : je devais donc en respecter la forme. J’ai conservé un maximum de rimes d’origine, même si j’ai été obligée d’en modifier deux pour respecter mon propre thème. J’ai aussi imité un maximum de tournures d’origine.

La Vie intérieure

 

J’ai bien parcouru de grands récits épiques,

Que les étoiles illuminaient de blanc laiteux,

Et que leurs illustres héros, forts, fiers, valeureux,

Portaient à bout de bras telles leurs épées magiques.

 

Les goules, en tentant de faire tomber ces dieux,

Jetaient sur leurs histoires des ombres maléfiques,

Leurs cris hantaient sans cesse les esprits magnifiques,

Que les limbes obscurs rêvaient de rendre moins preux.

 

C’est là que j’ai grandi, dans le désir brûlant,

Au milieu des forêts, des montagnes, des clameurs,

Des guerrières effrontées et gentes dames en pleurs,

 

Qui me donnaient envie de prendre place un instant,

Aux côtés de ces hommes admirables, fantasmés,

Que jamais je n’aurai l’occasion d’approcher.

– Hélène Destrem –

LdF 13

Image d’illustration issue

N’ayant pas d’accointances particulières avec la poésie, l’exercice m’a d’abord paru difficile. Puis je me suis prise au jeu et je me suis replongée dans l’univers de mon premier roman, La Légende du futur, dont je suis toujours imprégnée. Une fois lancée, les rimes sont venues toutes seules, sans difficulté. Il est vrai que les contraintes favorisent la créativité, comme j’avais déjà pu le constater à plusieurs reprises lors des différents ateliers d’écriture auxquels j’ai participé : ICI ou LÀ, entre autres.

Avez-vous reconnu le sonnet dont je me suis inspirée ?

Il s’agit de celui de Baudelaire :

La Vie antérieure

 

J’ai longtemps habité sous de vastes portiques

Que les soleils marins teignaient de mille feux

Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,

Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

 

Les houles, en roulant les images des cieux,

Mêlaient d’une façon solennelle et mystique

Les tout-puissants accords de leur riche musique

Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

 

C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,

Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs

Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,

 

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,

Et dont l’unique soin était d’approfondir

Le secret douloureux qui me faisait languir.

____________

À vous de vous amuser, à présent !

 

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