Quand je ne lis pas de science-fiction, de fantasy ou de fantastique, d’essais en tous genres ou de livres et documents scientifiques, j’aime particulièrement les livres qui racontent comment un personnage malmené par la vie parvient à surmonter ses problèmes, rencontrer l’amour, vivre un amour impossible, résoudre des énigmes, découvrir les secrets de son passé, de son histoire familiale, et s’en sortir plus fort et grandi. Je préfère d’ailleurs les fictions aux biographies et aux livres de développement personnel (encore que ça dépende desquels…). Certes, il n’y a pas le mot « science » devant, mais seul « fiction » suffit à me faire voyager. Pour faire court, j’ai des goûts éclectiques, donc.
Ma première lecture de l’année est Otage de ma mémoire, de Marilyse Trécourt. Cela faisait un moment qu’il m’appelait à le lire, un moment qu’il attendait son tour sur l’étagère : je l’ai acheté lors de la fête du livre du Var voilà plusieurs semaines, directement à l’auteure, avec une dédicace en prime, hé hé. Mais le pauvre est passé après l’excellent 99 % des Français baisent comme des communistes, dont je reparlerai bientôt : oui, il y a des priorités, dans la vie… ^^
Quand j’ai ouvert Otage de ma mémoire je n’ai plus pu le poser. J’ai pourtant bien été obligée de faire une pause, pour dormir et prolonger le plaisir de cette lecture étonnante sur deux jours.
Voici la quatrième de couverture :
« En se réveillant ce matin-là dans un lit d’hôpital, tous ses souvenirs ont disparu. Sa voix également. Qui est-elle ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi personne ne s’inquiète de son absence ? Quelles sont les réelles motivations de ceux qui prétendent l’aider ? Et surtout, pourquoi l’éventualité de retrouver la mémoire l’effraie-t-elle autant ?
On lui propose de lui donner un nom, Arielle. Et de retrouver le fil de sa vie grâce à l’hypnose. Au cours de ces séances, lui reviennent peu à peu des fragments de son identité et des joies et drames qu’elle a vécus. Mais quand les souvenirs et la réalité ne semblent plus concorder, Arielle comprend que le destin s’obstine à l’égarer…
De rebondissement en rebondissement, plongez dans la vie tourmentée de cette jeune femme amnésique où se côtoient amours naissantes et traumatismes surgis du passé. Un récit haletant qui vous prendra en otage jusqu’à la dernière page ! »
Ce livre frôle la perfection, tant dans la structure du récit, que dans la narration, ou encore dans la composition des personnages, et bien sûr dans l’histoire elle-même, pleine de suspense, d’émotions, de tragédie, d’humanité, bref, de densité. Et je n’ai relevé qu’une coquille, un « 2015 » au lieu d’un « 2005 ». Rien du tout, quoi. Quasi parfait, je vous dis.
L’héroïne, amnésique suite à un accident, teste, au cours de son séjour à l’hôpital, un nouveau genre d’hypnose avec un médecin avant-gardiste. Les souvenirs de son passé lui reviennent lors de ces séances. Le lecteur est mis dans la confidence de ces souvenirs très clairs, durs et émouvants. Quand Arielle se réveille de l’hypnose, elle ne se rappelle quasiment de rien ! Elle a tout oublié, hormis des mots griffonnés sur un calepin et des dessins qui ne lui disent rien. Mais le lecteur sait tout ! C’est tellement rare qu’un lecteur en sache plus qu’un personnage sur sa propre vie qu’on se sent privilégié et c’est vraiment très plaisant. On a envie qu’Arielle retrouve les clés de sa mémoire, elle aussi, qu’elle ne soit pas démunie, perdue, désespérée parce que son identité se dérobe sans cesse, qu’elle cesse d’être abandonnée par son propre esprit ! Pour l’aider, une seule solution : lire le livre, tourner les pages, la prendre par la main et l’entraîner avec nous vers la résolution des mystères qui entourent sa vie.
L’autre point qui m’a beaucoup plu est que chaque personnage a sa propre envergure, sa propre identité, jusque dans les dialogues où chacun ressort très clairement en fonction de son caractère, de sa façon de parler, ou de ne pas parler.
Et puis il y a ce rebondissement terrible, vers la fin. On pensait qu’Arielle avait trouvé un rivage paisible où recouvrer la mémoire, mais non ! C’était un leurre ! Alors on replonge avec elle dans l’angoisse, la désespérance de s’être accrochée à des chimères et de devoir repartir de zéro. Dans ces conditions, il est impossible de poser le livre pour souffler deux minutes. D’autant que chaque chapitre se termine par une ouverture. Alors en effet, ce roman, une fois entamé, vous happe jusqu’à la dernière page sans vous laisser de répit.
C’est le deuxième roman que je lis de Marilyse Trécourt, après Vise la lune et au-delà. Ils sont tous les deux d’un genre différent, mais tous les deux portent le même message : on a tous en nous la force et la lumière nécessaires pour transformer nos vies.
Si vous aimez les romans à suspense, les personnages chahutés par la vie, un soupçon de policier, une dose de romance, des drames, et beaucoup de chaleur humaine, je ne peux que vous conseiller de lire ce roman. Il est idéal pour démarrer l’année en beauté.
Otage de ma mémoire, de Marilyse Trécourt, éditions Carnets Nord. 252 pages pour la version brochée, 16 €.