Ma petite Enola,
Je voudrais tellement remonter le temps
et faire correctement tout ce que j’ai raté !
Si tu savais à quel point mon cœur est déchiré !
Souffres-tu autant de ton côté ?
Tout ce que je réussis avec Julie me ramène à toi,
à tout ce que nous n’avons pas pu partager,
à tout ce que les années nous ont volé.
Combien de temps ce cauchemar va-t-il encore durer ?
Je voudrais tellement te serrer dans mes bras,
te faire sentir combien je t’aime et à quel point je pense à toi !
Tout cet amour que j’ai en moi et dont je ne peux t’entourer,
j’essaie de le contenir, de l’ignorer,
jusqu’à ce que ton absence devienne insupportable.
Alors des rêves jaillissent par vagues
qui font chavirer ma raison ordonnée.
Mon cœur saigne et mes yeux pleurent,
leur trop plein d’amour et de douleur.
L’autre nuit, je pressais ton frère contre moi,
retrouvant le bonheur de sa présence.
Le petit nom dont je l’affublais
a surgi des limbes où je l’avais oublié.
Quand je me suis réveillée, le vide immense de son absence
m’a bouleversée presque à la démence.
Mais c’est de te voir assise à côté de moi,
ma petite Enola,
dans un train qui nous emportait toutes deux vers un destin uni,
qui m’a fait plonger dans la culpabilité et les regrets.
Je n’ai rien oublié de nos longues soirées à discuter, dans mon grand lit.
Je me souviens de la chaleur de ta petite main, dans la mienne.
Je regarde toujours les étoiles en pensant à toi, retenant mes larmes.
J’ai perdu ma petite fille de huit ans, cette année-là.
C’est son image, son sourire,
qui sont gravés dans mes souvenirs.
Sauras-tu me pardonner et vers moi un jour revenir ?
Que vous m’ayez été arrachés me hantera à jamais.
Pourrais-je à nouveau, un jour, vous embrasser ?
– Hélène Destrem –
Image d’illustration issue de Pinterest : https://www.pinterest.fr/pin/324118504427521656/
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