« Sur la planète Archélyia, au cœur de la galaxie de l’Archange, située en bordure de l’amas galactique d’Omicron.
Le chemin pavé serpentait entre les arbres. La lueur de trois étoiles, dont deux lointaines, était morcelée et adoucie par le feuillage de fougères de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. La femelle humanoïde marchait lentement sur les dalles, qui scintillaient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, en vagues successives, au milieu du gris majeur. Elle caressait son ventre arrondi, le couvait de tout son amour maternel. Les yeux fermés, elle chantonnait, transportée par la joie de la naissance à venir. La longue et fine antenne cylindrique qui sortait de sa nuque balayait l’air de droite à gauche, en faisant danser ses cheveux. Elle attendait un petit garçon. Le dernier mâle. Tous les autres s’étaient éteints en quelques décennies. Les femelles, en prévention de la déchéance d’une partie de la population, avaient constitué un stock de sperme congelé, qu’elles utilisaient pour se féconder les unes les autres. Au début, elles avaient laissé à la nature le choix des sexes, mais rapidement elles durent favoriser les spermatozoïdes mâles, car elles n’enfantaient que des filles. Las ! les rares petits garçons qui venaient au monde ne survivaient pas au-delà de la première année. Puis la majorité des grossesses ne parvinrent plus à terme. Les Archélyiennes durent se rendre à l’évidence : leur espèce était en voie d’extinction. Dans un ultime sursaut de survie, un fœtus mâle avait été créé de bout en bout, afin de renforcer son patrimoine génétique. Il se développait depuis huit mois dans le ventre de sa mère, et portait avec lui les derniers espoirs d’un peuple mourant.
La femelle s’essoufflait vite dès qu’elle fournissait le moindre effort, mais elle tenait à sa promenade quotidienne. Les contractions qui survenaient depuis quelques jours ne l’inquiétaient pas plus que les doctoresses. Elle n’osait envisager qu’il pût arriver malheur à son bébé. Sa grossesse était trop avancée. Un léger souffle de vent vint courir entre les branches, glisser entre les feuilles, et soulever sa tunique bleue vaporeuse. Elle ressentit un frisson et cessa de marcher. Un instant, elle éprouva une étrange sensation, comme si toute vie autour d’elle avait cessé de respirer. Instinctivement, elle porta les mains sur son ventre. Un coup de pied lui répondit et elle se détendit. Elle avança de quelques pas.
Une violente contraction lui coupa le souffle. Elle grogna de surprise. Une autre, puis une troisième, et soudain, un jet de sang coula entre ses cuisses. Elle tomba à genoux, pliée en deux sous la douleur des spasmes. Saisie de frayeur, elle se mit à pleurer. Son cœur battait la chamade. Aussitôt, le bracelet fin et plat qu’elle portait au poignet droit envoya un signal d’alarme au laboratoire qui la surveillait à distance. »
Évolutions : Le cri de la Terre (T. I), roman de 504 pages au format A5, disponible en papier et en e-book.
Pour connaître la suite, c’est par ici pour les commandes :
Sur Books on Demand : https://miniurl.be/r-4gx2
Sur Amazon : https://miniurl.be/r-4gx3
Dans toutes les librairies de France !
Pour recevoir un roman dédicacé, RDV en boutique sur le site Web de Plumes Ascendantes. Pensez à préciser le prénom pour la dédicace ! https://miniurl.be/r-4ghh
À mercredi !
H.D.

Votre commentaire